Un air de déjà-vu. Après le Mali en 2020 et 2021 et le Burkina Faso en 2022, le Niger est le troisième Etat du Sahel renversé par des militaires en trois ans. Pour rétablir l’ordre, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a ordonné, jeudi 10 août, le déploiement d’une “force en attente”. Ce à quoi des milliers de personnes ont répondu vendredi en manifestant dans les environs de la base militaire française de Niamey, la capitale. Dans les cortèges s’élèvent des voix pro-junte, mais aussi anti-France. Parmi les revendications portées : le départ des 1 500 militaires français déployés sur le sol nigérien.
Poussée vers la sortie par les juntes au pouvoir, l’armée française a quitté le Mali en 2022, puis le Burkina Faso en février, après neuf ans de lutte contre le terrorisme dans le cadre des opérations Barkhane et Sabre. Mais elle reste implantée au Sahel, avec 2 500 hommes répartis entre le Tchad et le Niger. “La France continue de vouloir être présente militairement au Niger, alors qu’elle n’est plus la bienvenue pour une partie de la population”, avance Rémi Carayol, journaliste indépendant, auteur de l’ouvrage Le Mirage sahélien : La France en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après ? (éd. La Découverte, 2023).
L’échec de l’action française pour enrayer le terrorisme
La France n’a pas toujours été persona non grata au Sahel. L’opération Serval, lancée au Mali en 2013 à la demande de Bamako, est, à l’époque, applaudie. L’armée française parvient à freiner l’avancée des groupes terroristes vers le sud du pays et, en février 2013, le président François Hollande est accueilli à Tombouctou en libérateur. “Le gros problème, c’est que l’exécutif français a décidé, en 2014, de prolonger son intervention et de l’étendre à quatre autres pays [Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie]“, rappelle Rémi Carayol.
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